Avec un préjudice s’élevant à 2,4 millions d’euros, ce n’est pas moins d’une dizaine de fausses sociétés qui a été évincée pour escroquerie par la police judiciaire de Lyon ce mardi 23 février. Celles-ci profitaient des aides financières de l’Etat, mises en place en raison de la Covid-19.
La Tracfin aux aguets depuis août 2020
C’est à l’été dernier que la Tracfin suspecte une entreprise de la Loire après que celle-ci a bénéficié de 400 000 euros d’indemnités par l’Etat. Mises en place par le gouvernement, ces aides ont pour but d’aider les entreprises en finançant le chômage partiel des employés.
Pour l’entreprise Ligérienne, 49 salariés, dont le salaire de chacun s’élèverait à 4 000 euros par mois, sont à indemniser. Cependant, il s’agit en réalité de postes fictifs. Le calcul est vite fait : 196 000 euros de salaires pour un mois, sans compter les charges sociales et salariales.
Il s’agit d’un “vrai réseau d’ampleur qui a causé un préjudice de près de 2,4 millions d’euros. Ils ont été réellement versés à ces sociétés, de manière indue. Un autre million a été réclamé, mais n’a pas été versé” explique Judicaële Ruby, commissaire divisionnaire de la section économique et financière de la PJ de Lyon explique à France Info.
8 sociétés de blanchiment en Auvergne-Rhône-Alpes et en Bouches-du-Rhône
Les investigations permettent de démontrer l’existence de plusieurs sociétés de blanchiment allant d’une enterprise de bâtiment à l’entreprise automobile, en passant par le secteur des énergies renouvelables. Celles-ci étaient, en réalité, gérées par trois escrocs, connus des services de police pour le même type de délits. Toujours selon France Info, un quatrième suspect a été arrêté par la police judiciaire de Marseille.
1,4 millions d’euros d’escroqués toujours en liberté
Cette escroquerie se construisait sur les aides de l’Etat en raison de l’épidémie de la Covid-19 mais également sur les fonds de solidarité. Une fois reçues, les individus blanchissaient l’argent “par le biais de virements vers d’autres sociétés complices” explique la commissaire Ruby. “Pour justifier ces flux financiers, les escrocs fournissaient de faux contrats, des fausses factures” poursuit-elle.
Tandis que les trois individus ont été interpellés ce mardi 23 février puis présentés devant un juge d’instruction ce jeudi 25, l’enquête des policiers continue afin de trouver les 1,4 millions d’euros restants, non saisis par la police. Cette partie du butin pourrait se trouver cachée sur un compte bancaire à l’étranger.
Une escroquerie rapidement démantelée puisque les forces de la PJ Lyonnaise sont intervenues avant que le reste des indemnités demandées par les escrocs soit versé. Au total, ce sont 3,4 millions d’euros qui ont été demandés à l’Etat. Pour l’heure, la commissaire de la PJ se dit prête à réagir face à ces phénomènes : “on sait qu’il y a et qu’il va y avoir énormément d’escroqueries par rapport à tous les dispositifs d’aide mis en place par l’Etat dans cette crise”.
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