Ancien policier, Haurus est un ancien enquêteur terroriste des renseignements de l’intérieur. Accusé d’une dizaine de chefs d’inculpation, l’ancien policier a été condamné à sept ans de prison dont deux avec sursis pour avoir vendu des documents confidentiels sur le Darknet. Le parquet a fait appel de la décision.
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Condamné pour avoir revendu des informations secrètes sur le darknet
Mardi 27 juillet, l’ancien agent de la DGSI âgé de 35 ans nommé “Haurus” aurait vendu plusieurs dizaines d’informations classées confidentielles. Antécédents judiciaires, actes de naissance, numéros de téléphone, adresses postales, plaques d’immatriculation, l’enquêteur aurait effectué 382 recherches illégitimes. Travaillant au service antiterroriste, l’agent avait donc un total accès à ces informations protégées.
Recruté au sein de la direction générale de la sécurité intérieure en 2016 après une carrière dans la police, il n’a fallu que quelques années pour que l’agent se couvre de dettes et en vienne à revendre des informations sensibles. Sur le darknet, le “côté sombre d’internet”, les services proposés par l’ancien flic de la DGSI s’élevaient entre 100 et 300 euros. Un revenu de plusieurs dizaines de milliers d’euros lui permettant de mettre “du beurre dans les épinards” et ainsi recouvrir ses dettes.
Haurus fabriquait également de faux documents ou aidait ses “clients” à en confectionner tels que de faux documents administratifs, des faux chèques, des faux passeports etc. Des services dignes d’un roman d’espionnage décrit comme une forme “d’addiction” par l’accusé. Attiré par l’appât du gain, Haurus reconnait toutefois avoir “perdu pied avec la réalité”.
Poursuivi pour une dizaine de chefs d’inculpation, l’ex-agent a reconnu coupable la majorité des faits. Une peine de sept ans de prison dont deux avec sursis et une interdiction d’exercer dans la fonction publique a été prononcée par le tribunal correctionnel de Nanterre.
“Illégalité dans la peine prononcée”, le parquet fait appel
C’est à travers un communiqué que le parquet a exprimé son choix de faire appel de la décision de justice. “Le quantum de la peine prononcée paraît poser une difficulté de conformité à la loi” peut-on lire. Un article issu du code de procédure pénale prévoyant que le “sursis simple est applicable en ce qui concerne les personnes physiques aux condamnations à l’emprisonnement prononcées pour une durée de cinq ans au plus”. Un argument recevable permettant au parquet de faire appel en raison de la peine de prison de sept ans qu’à écopé l’ancien policier Haurus.
“La peine est illégale, je ne pensais pas qu’un tribunal pouvait faire preuve d’une telle incompétence”
Me Yassine Bouzrou, avocat d’“Haurus”
Une peine qualifiée “d’illégale” par l’avocat de la défense. “Nous allons demander la remise en liberté car il est inadmissible d’être incarcéré sur la base d’une peine illégale” a exprimé Me Yassine Bouzrou à la sortie du tribunal après qu’Haurus soir reparti les mains menottées.