Le ministre de l’Intérieur décide de protéger les femmes dans l’espace public

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Depuis la fin mai et jusque fin août, les forces de l’ordre vont donner pas moins de cinq millions de flyers qui rappellent les gestes utiles en cas de violence ou d’agression, que l’on soit témoin ou victime. 

Parmi ces cinq millions de flyers, 20% vont être distribués à Paris. Telle est la demande de Gérarld Darmanin.  Ce flyer est destiné à renforcer la protection des femmes. Il indique donc les réactions, gestes qu’il faut adopter en cas d’agression et ce, qu’elles soient témoins ou victimes. 

«Rencontrer les Français»

La distribution a démarré dans le centre de paris, cœur de l’effervescence parisienne. Sous l’œil des autorités policières, la distribution a eu lieu dans un premier temps à la sortie d’un métro. En plus de faire de la prévention, le préfet Laurent Nuñez estime que c’est une bonne chose que les forces de l’ordre rencontrent les Français. Cette opération implique en effet les femmes, parce qu’elles sont directement concernées, mais aussi les hommes, qui peuvent être témoins d’une agression ou d’une violence quelconque. Par ailleurs, cela peut inciter les potentiels agresseurs à prendre peur. 

Le Haut Conseil à l’Égalité (HCE) estime que 80% des femmes craignent de rentrer seules le soir. Chiffre significatif qui révèle qu’une action est nécessaire, ne serait-ce que pour rassurer les femmes et dissuader les agresseurs.

Dans un rapport, le HCE met en avant une constat alarmant sur le traitement des femmes en France. Alors que le budget alloué à la lutte contre les violences a augmenté, les actes violents, les agressions à l’encontre des femmes ne cessent d’augmenter. Face à ce phénomène récurrent, les femmes n’ont plus un comportement naturel : elles évitent de sortir seules, ne se vêtissent pas comme elles le souhaiteraient, et restreignent leurs activités. 

Cette opération, d’une durée de trois mois, rappelle à l’ensemble de nos concitoyens, hommes et femmes confondus, la nécessité de dénoncer les actes violents ou d’agression aux forces de l’ordre. Cela permet également de repérer les lieux récurrents d’agressions. 

Mais pour Maëlle Noir, membre de la coordination nationale du collectif NousToutes, cette opération, même si nécessaire, n’est pas suffisante. D’après elle, c’est trop passif. Par ailleurs, le nombre de flyers distribués représente à peine 10 % de la population française. cela n’est pas suffisant et ressemble avant tout à une opération de communication. Elle indique également que si le prospectus incite au dépôt de plainte, il ne précise pas la suite de la plainte : le soutien psychologique entre autres, indispensable pour aller mieux. 

Les personnes, ayant lu le prospectus, restent, pour certaines, sceptiques.

Au vu de ces commentaires, l’opération apparaît un peu trop ambitieuse. Beaucoup de nos concitoyens estiment en effet que le flyer seul risque de ne pas avoir assez d’impact. Des efforts supplémentaires doivent être faits pour qu’il y ait un impact réel. Ne perdons pas de vue que les violences et les agressions faites aux femmes sont en constante augmentation : selon un rapport de Interstats, le service statistique ministériel de la sécurité intérieure, « en 2020, 220.000 personnes ont été enregistrées comme victimes d’infractions sexistes par la police et la gendarmerie nationales, soit 8% de plus qu’en 2019. La grande majorité des victimes sont des femmes, 86%, et 16% d’entre elles sont mineures. »

crédit photo : Photo de Victoriano Izquierdo sur Unsplash