Revêtus de chaussures montantes, de pantalons kaki et de gilets noirs ornés d’écussons, douze “agents de tranquillité résidentielle” ont prêté serment jeudi à Montpellier.
Leur mission : verbaliser les auteurs de diverses infractions dans le vaste parc de logements sociaux de la septième ville de France. “Les déchets laissés au pied des immeubles, les déversements d’urine, les actes de vandalisme sur les boîtes aux lettres ou les menaces de destruction sont des comportements délictueux qui empoisonnent la vie quotidienne et ne peuvent rester impunis”, a déclaré devant les médias le procureur de Montpellier, Fabrice Bélargent.
Bientôt, leur effectif passera à 22, avec l’objectif d’atteindre 44 agents d’ici l’année prochaine. Formés par la police nationale à établir des procès-verbaux mais employés par les bailleurs sociaux, ils ne seront pas armés. Toutefois, ils devront être préparés à faire face à des réactions hostiles, leur équipement étant conçu pour être facilement identifiable par les résidents, a souligné M. Bélargent.
Ces équipes patrouilleront dans environ 600 résidences de la métropole jusqu’à 2 heures du matin, couvrant une population de 60 000 à 70 000 habitants. Une fois les infractions constatées, les agents auront cinq jours pour transmettre leurs procès-verbaux aux commissariats de police ou de gendarmerie afin de permettre une “réponse pénale immédiate”, a expliqué le procureur.
“Il s’agit de contraventions de 4e ou 5e catégorie, pouvant entraîner des amendes ou des travaux d’intérêt général”, a-t-il précisé. Il a également souligné que leur mission ne consiste pas à démanteler les réseaux de trafic, relevant de la compétence de la police. Il a catégoriquement nié toute forme de “privatisation de la sécurité” ou de “milice privée ».
“La brigade interviendra dans tous les quartiers, en collaboration avec une douzaine de médiateurs recrutés pour résoudre les problèmes de bruit ou de trouble de voisinage”, a déclaré le maire et président de la métropole de Montpellier, Michaël Delafosse (PS). La possibilité pour les agents des services de sécurité des bailleurs d’immeubles de verbaliser certaines infractions est un dispositif récent, prévu par la loi du 25 mai 2021, mais qui n’a été mis en œuvre jusqu’ici qu’à Toulouse et à Paris, selon les autorités montpelliéraines.
Le coût du dispositif s’élève à 3 millions d’euros (5 millions lorsqu’il sera pleinement opérationnel). Les cinq bailleurs sociaux impliqués dans le projet en prennent en charge les deux tiers, le reste étant financé par la métropole.
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