Réforme de la garde à vue : les enquêteurs de la police nationale exaspérés par l’inefficacité du Logiciel de rédaction des procédures de la police nationale (LRPPN)

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Weighting on table. Free public domain CC0 photo.

Les enquêteurs de la police nationale expriment leur frustration croissante concernant leur logiciel de rédaction de procédures, LRPPN, qui n’a pas été mis à jour après l’entrée en vigueur de la réforme de la garde à vue en juillet 2024. Contrairement à leurs homologues de la gendarmerie, dont le logiciel a été ajusté à temps, les policiers sont contraints de modifier manuellement leurs procès-verbaux, augmentant ainsi le risque de nullités que les avocats exploitent. Cette situation exacerbe une charge de travail déjà lourde, générant un sentiment d’exaspération chez les agents.

Depuis l’introduction de la réforme, les enquêteurs doivent compléter manuellement les procès-verbaux de garde à vue, un processus chronophage et sujet à des erreurs. Le logiciel, créé en 2012 et jugé obsolète, n’a pas évolué pour intégrer les nouvelles dispositions légales. Malgré des promesses de mises à jour techniques, celles-ci tardent à se concrétiser. Cette lacune risque de fragiliser les procédures judiciaires, et des nullités ont déjà été constatées, notamment lors d’un cas récent à Marseille où des prévenus ont été libérés à cause d’une omission dans le procès-verbal.

Les syndicats de policiers, tels qu’Unité et Alliance, dénoncent l’inefficacité de l’administration et le manque de réactivité face à cette réforme législative attendue depuis 2023. Le projet d’un nouveau logiciel, baptisé “XPN 22”, promet un outil plus performant, mais les enquêteurs restent sceptiques quant à sa mise en place rapide. En attendant, ils continuent de jongler avec des procédures complexes et des outils inadéquats, mettant en péril l’efficacité de leur travail et la protection de la société.

Les avocats, quant à eux, exploitent les failles procédurales liées aux vices de forme pour obtenir des annulations. Le manque de synchronisation entre les exigences légales et l’outil informatique crée un climat de tension, non seulement pour les enquêteurs, mais aussi pour le système judiciaire, déjà sous pression.

Crédit photo : rawpixel.com