Le Trocadéro : l’insécurité s’installe

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photo du Trocadéro avec trois gendarmes

A la suite d’un différend, un jeune homme a été blessé dans la soirée du 26 novembre près de la Tour Eiffel. Récit 

Le 26 novembre, un jeune a été agressé dans le quartier de la Tour Eiffel. Alors que son état était jugé inquiétant à son arrivée à l’hôpital, le personnel soignant l’a sauvé. 

Des vendeurs à la sauvette sont quotidiennement postés près du Champ de Mars. Ce soir-là, 26 novembre, ils ne dérogent pas à leur habitude. Des jeunes s’en seraient pris à l’un deux ; les vendeurs, devant souvent se défendre, ont réagi en mettant des coups de bouteilles cassées sur la tête. Depuis des années, ce quartier est un lieu où l’on rencontre touristes, jeunes de banlieues, immigrés clandestins, mais depuis la levée des confinements, la situation empire : mendiants agressifs, détérioration des lieux, activités illicites. Les parisiens, résidant non loin de là, nomment désormais ce quartier « la cour des miracles ». N’étant plus sereins devant un tel désordre, les habitants du quartier s’isolent.

Selon les criminologues, l’insécurité en France n’est pas gérée correctement. En effet, il y a une incompréhension face au manque de réaction contre la violence et la délinquance dans nos quartiers. Car avant d’en arriver à de tels extrêmes, la violence gravit des paliers : incivilités et désordres. Pourquoi laisser s’installer ces comportements ? 

La délinquance découle de deux attitudes. 

Lorsque l’on vit en communauté, dans un quartier, ce sont les habitants qui organisent la vie du lieu et lorsqu’un trouble extérieur apparaît, cela a pour conséquence de perturber ce mode de vie. C’est ainsi que les personnes s’isolent ou prennent des décisions radicales telles que quitter le quartier ou la ville. Ils ne reconnaissent pas leur lieu de vie. Ce type de comportement envoie un signal aux délinquants : ils ont raison d’agir de la sorte puisqu’ils font fuir les habitants.

En outre, face à peu de réactions des habitants et des autorités, les délinquants vont crescendo dans leur manière d’agir : cela part d’une vitre cassée, en passant par le vandalisme, pour arriver à des délits plus graves, plus sérieux. 

L’une des conséquences du sentiment d’insécurité est la méfiance vis-à-vis des uns et des autres, les liens sociaux se distendent : la peur de l’autre est réelle. Nous sommes peu nombreux à être victimes de faits très graves, mais beaucoup à subir des agressions verbales. Lors de rencontres entre habitants de quartier et forces de l’ordre, il est fait part d’incivilités et pas de délinquance. Ce qui est une bonne chose, puisque la délinquance commence par de petits délits. Le problème est donc soulevé à la racine. 

Les forces de l’ordre doivent bien entendu combattre les crimes, mais aussi et surtout maintenir l’ordre public et sévir en cas de non-obéissance au rappel à l’ordre. Ces sanctions sont multiples : elles peuvent être une demande de quitter les lieux par exemple. Le but de ces contrôles est de prévenir en quelque sorte la montée de la délinquance, qui ne cesse de croître depuis quelques années. 

Les vendeurs illégaux aux pieds de la Tour Eiffel

Ils n’ont pas le droit de vendre, mais le font au vu et au su de tous. Sanctionnés régulièrement par des amendes, qu’ils ne règleront jamais, cela montre que les autorités n’ont pas la bonne méthode pour palier la vente à la sauvette. Cela provoque ainsi d’autres comportements d’autres individus qui peuvent être bien plus violents. Une violence se développe et s’installe puisque les autorités n’interviennent pas ou mal. 

Il en est de même pour les rodéos : on laisse les conducteurs faire du bruit, occuper l’espace riverain, enfin, on se décide à intervenir en cherchant les coupables. C’est une erreur, il faut endiguer ce problème bien plus tôt afin d’éviter l’anarchie sur les routes et dans les rues de nos villes. 

Prendre le problème à la racine est un principe qui date du début du XXe siècle : la fonction principale de la police est de prévenir la délinquance et le désordre. Cela est appliqué à New-York depuis le début des années 1990 et le taux de criminalité a baissé de près de 80 %. 

En France, ce n’est malheureusement pas le cas. D’après une source policière, aucun gouvernement n’a essayé ce qui pourrait marcher.  

Photo by Koshu Kunii on Unsplash