Interview de Philippe Moué : Président National de l’UNRP

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Question: depuis combien de temps êtes-vous président de l’UNRP?

Réponse :  J’ai été élu président en juillet 2018 suite à la démission de mon prédécesseur. Auparavant, j’occupais le poste de vice-président depuis 2013, ce qui m’avait permis d’acquérir des connaissances importantes sur le fonctionnement de cette grande association.

L’UNRP, dans ses statuts, a opté pour la tenue d’une assemblée générale tous les deux ans, entièrement élective. Donc, à chaque assemblée, nous réélisons tous les membres du conseil d’administration, composé de 19 membres ainsi que ceux des différentes commissions : celle des contrôle financier et celle des conflits qui sera appelée à être remplacée par une autre instance, si nécessaire, à la prochaine AG. En 2019, à l’AG de Pont-à-Mousson, j’ai été réélu pour un mandat de deux ans qui s’achève bientôt.

La prochaine assemblée générale a été repoussée, pour crise sanitaire, au mois de septembre 2021 à Albi (Tarn). Je me représenterai pour terminer complètement les projets que nous nous étions fixés et il faudra penser rapidement à trouver mon successeur car, comme dans toutes associations, il est primordial d’assurer convenablement la pérennité de notre Union, qui a été créée en 1958.

Être président d’une association de policiers retraités, ça consiste en quoi ?

Réponse :  L’UNRP est chargée de défendre les intérêts des policiers retraités ainsi que de tous les agents retraités du ministère de l’Intérieur. Cela veut dire que nous revendiquons la défense de notre pouvoir d’achat, le maintien des pensions civiles et militaires et des pensions de réversion dans leurs formes actuelles, la prise en compte de la revalorisation de nos retraites par rapport aux salaires.

Les retraités étant trop peu entendus, nous avons constitué, depuis de nombreuses années, un pôle de retraités de la Fonction publique avec nos amis gendarmes, la Poste, les officiers mariniers, la fédération générale des retraités de la Fonction publique, les sous-officiers de l’armée. Ensemble, représentant environ plus de 100 000 retraités, nous sommes reçus dans les différents ministères pour exposer nos doléances communes.

Pour l’UNRP exclusivement, le ministère de l’Intérieur nous accorde régulièrement une audience et nous allons bientôt conclure un protocole de partenariat avec l’administration qui nous permettra une approche plus constructive avec la direction générale de la Police nationale.


Quels chantiers avez-vous menés depuis votre élection ? 

Réponse :  Nous constatons depuis de nombreuses années une baisse des adhérents. Les jeunes retraités ne désirent plus entendre parler du mot “Police” lorsqu’ils quittent leurs fonctions. Ceci est dû à un ras le bol du métier, toujours plus épuisant et démotivant.

De plus, dans un contexte général de société, toutes les associations de ce type subissent de plein fouet la perte des valeurs institutionnelles qui bâtissaient une solidarité et une fraternité entre toutes les générations d’adhérents. Alors, il nous faut trouver des solutions, sans doute des projets novateurs pour enrayer ce phénomène inquiétant. Le chantier le plus important est sans doute la communication : nous devons être plus connus parmi tous les retraités du ministère de l’Intérieur mais surtout, aussi, parmi nos collègues actifs.

En 2020, nous avons relooké notre magazine trimestriel que nous avons rebaptisé “Horizon Police retraités”. Nous venons de mettre en ligne un nouveau site internet, plus moderne, plus vivant, mis à jour régulièrement avec des articles récents sur notre ancien métier mais aussi sur des actualités pouvant nous intéresser. Nous sommes vus sur le réseau social “Facebook”   que nous alimentons aussi presque quotidiennement. Nous allons distribuer dans tous les services de Police, un flyer présentant notre association.

Nous changeons actuellement tout notre réseau informatique afin de le rendre performant et de rendre possible des paiements en ligne, notamment pour les donateurs et bienfaiteurs ainsi que pour notre centre de vacances de Cavalaire, qui comprend 11 studios et un appartement, ouvert pratiquement toute l’année.

Qu’attendez-vous de l’assemblée générale d’Albi ?

Réponse : Tout d’abord, depuis tous ces mois où nous devons prendre des précautions, participer à nos réunions en visioconférence, il nous tarde de nous rencontrer tous, délégués, invités, en présentiel. En effet, nous sommes une population de retraités, donc à risques et toutes les réunions, assemblées générales de sections, rencontres conviviales, ont été annulées depuis mars 2020.

Assurer la présidence et la gestion d’une importante association, telle que l’UNRP, devient très difficile. Je voudrais remercier nos salariés qui s’adaptent sans rechigner à toutes ces situations, aux élus qui prennent des risques pour assurer, néanmoins, des permanences au siège.

L’AG d’Albi sera l’occasion de nous retrouver, de prendre de nouvelles décisions primordiales et surtout de travailler, tous ensemble, dans un climat de sérénité et de fraternité.

Propos recueillis par Maurice Jolivet